Economie de croissance

Depuis notre naissance, nous baignons dans une économie si omniprésente qu’elle est devenue invisible.

Elle influence nos choix, nos valeurs, nos peurs — et pourtant, on finit par croire qu’elle est “naturelle”, qu’elle découle de “la nature humaine”.

Mais non : c’est un système, avec ses propres règles, pas si compliquées.

Et tant qu’on ne le voit pas, on en est prisonnier.

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de ce site, c’est celle-ci :

👉 ce système économique est l’angle mort de presque tous nos grands défis actuels.

Il explique 99 % des problèmes… mais on trouve difficilement ce qu'il faut pour le comprendre.

Effets

• Le consumérisme érigé en mode de vie.

• L’exploitation des ressources naturelles.

• La publicité qui entretient le manque.

• La concentration des richesses, donc toujours plus de pauvres, et des riches toujours plus riches.

• Une caractère inéluctable, sans alternative

Ces phénomènes ne sont pas “des dérives”.

Ils sont le produit logique d’un système pensé pour créer l'abondance le plus vite possible

Rien de tout cela n’est mauvais en soi.

Mais ce système surfinance tout ce qui crée un maximum de mouvement économique, sans discernement : qu’il s’agisse de progrès utiles, de gadgets inutiles ou de destruction du vivant.

En résumé, deux effets indissociables:

• La croissance, sans aucune forme de satiété

• Concentrer les richesses, l'argent rapporte de l'argent

Comment ?

La plupart des gens pensent que les banques prêtent l’argent qu’elles possèdent.

C’est faux.

Quand une banque accorde un crédit, elle crée la somme correspondante : cet argent n’existait pas avant. Au moins 85% de l'argent en circulation est créé comme ça.

Et quand on rembourse ce crédit, la partie correspondant au capital est détruite.

La partie “intérêt” reste sur le compte de la banque, pour qu'elle puisse financer son fonctionnement, investir elle-même, et rémunérer ses actionnaires.

Ceci concerne les individus, les entreprises et l'état - qui ne peut pas légalement créer la monnaie. C'est à l'oeuvre dans tous les pays du monde.

Autrement dit :

L’argent naît de la dette.

Et disparaît quand la dette est remboursée.

Pas d’or en réserve, pas de coffre plein.

Juste un jeu d’écritures comptables, garanti par

• la menace des huissiers quand on ne rembourse pas

• le fait qu'une seule monnaie soit acceptée en paiement des taxes

Conséquence :

👉 Si tous les crédits étaient remboursés en même temps, il n’y aurait plus un seul euro en circulation.

Pour qu’il y ait de l’argent dans l’économie, il faut donc des dettes en permanence.

Et qui dit dettes, dit nouveaux projets : autoroutes, usines, voitures, gadgets, expansions industrielles…

C’est ainsi que la machine de la croissance ne peut jamais s’arrêter.

Un doute ?

C'est une saine réaction, voir cette page du ministère des finances de France, ou cette courte vidéo du musée de la Banque Centrale de Belgique.

Pourquoi ce système pousse à la croissance ?

Posons simplement la question :

Une banque a-t-elle intérêt à financer un projet sobre, lent, raisonnable (une forêt productrice de bois en gestion durable) ?

Ou un projet massif, rapide, qui causera beaucoup de nouveaux crédits en cascade (une plateforme pétrolière) ?

Un investisseur fortuné a-t-il intérêt à soutenir un système qui lui garantit que sa richesse continuera de croître toute seule ?

Ou un système plus juste, qui l’obligerait à contribuer réellement pour rester riche ?

La réponse est évidente.

Et c’est ce qu’on vit.

Ce n’est pas un complot.

C’est une logique de structure : un système qui récompense la croissance pour la croissance, et la possession pour la possession.

D’où vient tout ça ?

Ce système n’a pas été inventé par des “méchants”.

Il s’est imposé parce qu’il a fonctionné — et même très bien, pendant longtemps.

Imaginez le monde vers 1800 :

une monnaie adossée à l’or, peu de capitaux disponibles, mais des progrès scientifiques qui promettent abondance et confort.

Le système monétaire de l’époque n’incitait pas les riches à investir dans ces révolutions.

L’or, c’est stable : pourquoi le risquer ?

Alors un nouveau modèle s’est installé :

un système où la monnaie peut être créée à volonté, où les riches s'enrichissent en investissant sans risque, et où ceux qui produisent davantage sont récompensés.

Résultat : explosion du confort, du progrès technique, de la production.

Mais voilà :

On n’a jamais prévu de frein.

Et une fois que l’humain a su domestiquer la puissance des énergies fossiles, il est devenu capable de déséquilibrer le vivant tout entier.

Ce système a donc fait son temps.

Il n’est pas “maléfique” : il est juste dépassé.

Les crises que nous vivons ne sont pas le résultat d’une humanité foncièrement cupide ou égoïste. Elles sont le produit d’un système qui récompense ces attitudes — et pénalise la sobriété, la coopération ou la justice.

C’est une bonne nouvelle. Parce que si le problème est structurel, il est modifiable.

Quel futur ?

Confiance en Nous plaide pour un changement de paradigme :remplacer le système monétaire à croissance par un écosystème de jetons à objectifs explicites, s’échangeant librement entre collectifs autonomes.

Ce serait un retour de la coopération à sa juste place, aux côtés de la compétition.Un équilibre plus humain, plus vivant.

Et le web coopératif offre déjà tous les outils pour le faire émerger, ici et maintenant.

Update 29/5/2024: ce reportage d'Arte confirme ce qui est expliqué ici.

En résumé

Ce n’est pas “nous” le problème.

C’est un système qui a bien servi, mais qu’il est temps de faire évoluer.

Et le premier pas, c’est de comprendre comment il fonctionne.